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LA TRANSDISCIPLINARITÉ EST LE FORMAT CONTEMPORAIN
DE LA PRATIQUE PERFORMATIVE par Sergio Mario Illuminato
un projet artistique et culturel à plusieurs voix de peinture~sculpture
caractère site~coexistence dans édition~cinéma~danse~musique~photographie
Tout au long d’un parcours artistique éclectique, j’ai traité, à travers un mélange, la condition fragile de la réalité humaine. La pratique de la peinture et de la sculpture, par-dessus tout, a révélé des territoires physiques et mentaux au-delà des frontières conventionnelles, me permettant de désapprendre, de réapprendre les émotions, les choix et les tensions qui caractérisent la perception et le comportement dans la vie quotidienne.
De ces preuves expérimentales et observatoires, j’ai fait une découverte précieuse: la vulnérabilité-et-le-corps en-un, enraciné dans l’histoire des sociétés humaines depuis des millénaires, malgré la révolution numérique avec le chapitre encore à écrire sur l’intelligence artificielle et le métavers, s’est confirmé comme une structure anthropologique fondamentale même dans la contemporanéité de l’infosphère définie par le philosophe Luciano Floridi. Cette réflexion a marqué non seulement la perspective formelle et esthétique, mais elle a également eu un impact profond sur moi philosophiquement, éthiquement et politiquement.
Un autre aspect mais convergent. Les grandes expositions internationales d’art contemporain voient une utilisation croissante de l’art en tant qu’entité abstraite séparée de la réalité. L’art semble être de plus en plus confiné uniquement dans des espaces idéologiques codifiés tels que les musées, les foires et les galeries. Claudio Parmiggiani, parmi les artistes ayant une voix internationale, a posé une question intéressante: que peut-on construire aujourd’hui en art, à partir de l’optimisme offensif, à la mode et festif d’un monde de l’art en poudre de talc qui, pendant que tout brûle, nous indique Disneyland comme perspective?
Personnellement, en réponse à la situation actuelle dramatique, j’ai ressenti le besoin de réagir artistiquement en échappant aux espaces anesthésiques pré-définis qui relèguent l’art aux marges, et j’ai essayé de mettre au monde le monde, comme le disait Alighiero Boetti. Je travaille à réhabiliter les “cathédrales contemporaines de la vulnérabilité“, qui incluent d’anciennes prisons-hôpitaux-abattoirs-casernes-églises-usines-écoles… et d’autres lieux dans un état d’abandon grave.
Ma recherche dans ces espaces vise à créer un environnement expérientiel potentiel, un espace méditatif caractérisé par une nudité cristalline, afin de retrouver une dimension rituelle ouverte à l’autre, où les artistes et les participants peuvent se plonger pour écouter les vibrations des éléments préexistants ainsi que la sensibilité et l’énergie des Organismes Artistiques Communicants (OAC) que j’ai développés au fil des ans. Les espaces d’exposition deviennent ainsi des lieux où un processus de relations sans équivalent se développe, révélant un lexique partagé.
J’ai appelé ces dispositifs Organismes Artistiques Communicants car ils n’ont pas une forme fixe et finale, mais sont composés d’un “Tissu-Trame-Cosmique” en constante évolution, où tout est dans un état de changement: réactions chimiques, fermentations, altérations chromatiques et dégradation. Ce nom renforce l’idée que l’art est un processus étroitement lié à la vie en tant que matière première et implique une nature interprétative active et inclusive entre les artistes et les participants.
De ces expériences expérimentales et observatoires, est né le LIVRE intitulé “Corpus et Vulnus: hommage aux maîtres Tàpies, Kiefer, Parmiggiani“.
Les idées présentées dans le livre ont ensuite été transformées en œuvres créatives lors d’une RESIDENCE ARTISTIQUE unique et irrépétable que nous avons organisée dans l’ancienne prison pontificale de Velletri, un espace de plus de mille mètres carrés construit en 1861 par la famille Romani. Pendant les six mois de la résidence, j’ai collaboré avec un groupe d’étudiants et de techniciens en peinture et en sculpture de l’Académie des Beaux-Arts de Rome, ainsi qu’avec des enseignants et des professionnels du cinéma, de la danse, de la musique et de la photographie. Ensemble, nous avons exploré cet espace en état d’hibernation depuis environ quarante ans.
Nous avons consacré ces mois à concevoir et créer un “espace intellectuel” profond, articulé, critique, fragile, nécessaire. À travers des perspectives inhabituelles guidées par le concept de transdisciplinarité, nous avons pratiqué une vie relationnelle inclusive et ouverte dans laquelle il était possible d’explorer et de dévoiler la nature des multiples liens entre les problèmes isolés, dans un espace où les questions sont revisitées, les alternatives réexaminées et les interrelations révélées (UNESCO – Division de la Philosophie et de l’Éthique, 1998).
Le résultat final a été la naissance du MOUVEMENT VulnerarTe, la réalisation du COURT-MÉTRAGE “Vulnerare” et la PRATIQUE PERFORMATIVE TRANSDISCIPLINAIRE “iosonovulnerabile“.
Ces activités, entrelacées les unes aux autres, encapsulent l’essence d’une expérience immersive de coexistence sur site, que nous présentons aux journalistes, au public et aux étudiants dans l’ancienne prison pontificale de Velletri.
Mais il y a plus. La structure qui nous a accueillis a été la propriété de l’État pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, c’est l’un des sept millions de bâtiments abandonnés en Italie. Diverses propositions ont été avancées pour sa conversion à des fins différentes, telles que des appartements ou un centre commercial. Nous ne connaissons pas beaucoup de détails sur son histoire bureaucratique, mais la question de la manière de le requalifier a préoccupé les trois dernières administrations municipales, désireuses de récupérer le bâtiment de manière utile. Grâce à une dépense de 1,3 million d’euros, l’ancienne prison a été préservée de toute spéculation immobilière et appartient maintenant à la Municipalité de Velletri.
Pour l’une des nombreuses synchronicités accidentelles qui jalonnent notre chemin, le projet présenté dans ces pages représente la dernière expérience et le dernier témoignage vivant du bâtiment dans l’état où il est arrivé à nos yeux, préservant la mémoire et les traces originales de son histoire qui s’étend sur deux siècles. Le livre, la résidence artistique, le court-métrage, la pratique performative transdisciplinaire et les prises de vue photographiques de l’ensemble du processus de résidence, ainsi que les témoignages des protagonistes, constituent la dernière documentation utile avant la restructuration architecturale et le changement de destination et d’utilisation de la structure du XIXe siècle, prévus dans les prochains mois.