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Sergio a été l’un de mes élèves à l’Académie des Beaux-Arts de Rome juste avant que la pandémie n’éclate et pendant le confinement.
Avant de se consacrer à l’art, il a voyagé sur une voie culturelle parallèle qui lui a permis de rester toujours en phase avec le débat artistique contemporain. Il a étudié et assimilé beaucoup de ce qui était discuté sur la scène internationale.
En tant qu’observateur attentif, il a affiné sa pensée critique en clarifiant avec une introspection analytique les raisons de son ressenti, faisant des choix très précis dans le panorama varié et vaste de l’art contemporain.
Il identifie immédiatement ses maîtres et références en des artistes tels que Antoni Tàpies, Anselm Kiefer et Claudio Parmiggiani et nourrit ses connaissances d’arguments théoriques et philosophiques d’érudits et de maîtres à penser tels que Martin Heidegger, Gilles Deleuze, Jaques Derrida, Gianni Vattimo, Maurice Merleau-Ponty, et d’autres encore.
C’est autour de ces références que se forme et se développe son langage, qui tient compte de ce qui s’est déjà produit dans l’histoire récente de l’art, mais qui identifie un parcours ayant une physionomie reconnaissable.
Sa poétique se nourrit de données et de signes du temps et de l’existence : une connexion directe entre l’art et la vie dont il perçoit parfois non seulement l’énergie et la vitalité exubérante, mais aussi son agonie douloureuse, sa précarité et sa fragilité.
Et ce n’est pas par hasard que Sergio tourne son attention vers des endroits qui accueillent la détresse et la souffrance, comme il le dit lui-même, les cathédrales contemporaines de la vulnérabilité : les prisons, les asiles, les hôpitaux, les bateaux…
Et c’est précisément dans les salles de l’ancienne prison de Castello à Velletri que son projet d’exposition Corpus-et-Vulnus est inauguré.
Sergio a immédiatement compris la valeur sémantique et le charme inquiétant et controversé de cet imposant édifice, aujourd’hui abandonné et délabré, où se trouvent des dossiers en désordre, chaotiques et empilés du tribunal.
Des vies effacées, dispersées et annulées, des traces d’existence humaine, d’indicible désespoir transcrit en dossiers en ruines.
C’est dans ce contexte que le sens de son travail, qui met en étroite relation l’esthétique et l’éthique, se clarifie davantage.
Rien de décoratif et d’esthétisant dans ces travaux, mais aussi aucun plaisir et clin d’œil idéologique.
Aucune tentation narrative-journalistique et aucune volonté de représentation symbolique, au contraire, vivre la peinture dans son langage élémentaire, primaire
Prof. Giuseppe Modica, peintre et professeur de peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Rome