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SITE-COEXISTENCE: Les organismes artistiques communicants et le lien sensible avec le lieu qui les accueille.
En élargissant les termes de dispositifs spécifiques à un site et sensibles au site, on parle actuellement de « coexistence des sites », c’est-à-dire de la tentative de créer non pas une confrontation mais un dialogue entre plusieurs existences ; une expérience plus marquante, même si limitée dans le temps et l’espace de l’événement performatif.
Il est temps de concevoir une action artistique qui défie le courant dominant, mettant en valeur ses ressources esthétiques et éthiques et soulignant un système social qui banalise le corps et sa fragilité, les reléguant à une simple fiction consumériste, nostalgique et fonctionnelle pour une culture marchande.
Le projet de recherche 2019-2023 se concentre sur le corps et la vulnérabilité, en les replaçant activement dans la dynamique de la ruine pour élargir l’horizon d’attention du spectateur.
L’espace d’exposition revêt donc une singularité qui transcende sa dimension physique, se transformant en un espace mental en dehors des conventions communes. Prenons par exemple les cathédrales contemporaines de la vulnérabilité : d’anciennes prisons, d’anciens asiles, d’anciens hôpitaux, d’anciens bateaux… des lieux abandonnés dans nos métropoles où l’on peut découvrir ce qui se cache derrière le monde en fonction.
Ces espaces sont délibérément sélectionnés pour adopter une perspective différente sur l’art, où l’attention est portée non seulement sur l’esthétique mais aussi sur l’éthique et les implications politiques. Cet espace remet en question le spectateur, suscitant un impact émotionnel. Cet espace représente un champ d’expérience potentiel, un lieu méditatif dans sa nudité essentielle, où le spectateur est invité à réfléchir à partir des vibrations des éléments préexistants, de l’essence même de cet espace unique et irrépétable, créant ainsi un nouveau lien empathique profond avec le monde.
Ainsi, l’espace prend le sens de la liberté, de l’opposition aux conventions, à la superficialité et au divertissement qui dégradent et soumettent l’art. Ces lieux sont capables d’accueillir des organismes artistiques communicants qui se situent à la frontière entre l’esthétique et le vécu, enveloppés dans le silence et la patine de la dégradation, devenant les gardiens de la valeur abstraite du vide entre les choses.
Dans ce silence et cette vacuité, il est possible d’écouter le bruit de fond, de découvrir, de voir et de ressentir l’espace qui s’ouvre entre les nœuds et les connexions de notre réseau mental habituel. Au lieu de passer rapidement d’un fragment à l’autre, d’un tableau à l’autre dans les galeries et les musées où l’art contemporain est confiné, ici et maintenant, il est possible de permettre à l’esprit de se détendre et de se plonger dans l’espace interstitiel qui s’ouvre entre la culture et la nature. C’est la relation qui s’établit, plutôt que la forme elle-même, qui définit l’esthétique et l’éthique que nous expérimentons, se transformant en un lieu porteur de sens, où l’art a toujours résidé.